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Un outil pédagogique pour répondre aux défis des Cours d’eau en Suisse

par | 22 novembre 2021 | Actualités, Auteurs, Matthias Probst

La collection «Cours d’eau» analyse la gestion de l’eau en Suisse. L’outil propose une approche pertinente sur un enjeu majeur du XXIe siècle.
Le module L’eau et l’être humain en relation étroite vient compléter la collection Cours d’eau, un outil destiné au secondaire II. Cette collection en trois modules vise à donner des clés pour comprendre les enjeux de la gestion de l’eau en Suisse, particulièrement à l’aune du changement climatique.
Portrait de Matthias Probst

Matthias Probst, formateur à la Haute école pédagogique de Berne et collaborateur scientifique à l’Institut de géographie de l’Université de Berne.

C’est un outil pédagogique qui prend tout son sens alors que le monde prend conscience de l’ampleur de la crise climatique. Conçue par Matthias Probst, enseignant et collaborateur à l’Institut de géographie de l’Université de Berne, la collection Cours d’eau compte un troisième module, L’eau et l’être humain en relation étroite. Il complète ainsi ce matériel didactique destiné à l’enseignement de la géographie au secondaire II, faisant suite à Événements hydrologiques extrêmes et Valais – gestion de l’eau en mutation.

L’outil pose la question des politiques à mener pour que l’être humain réponde – et remédie – aux changements qu’il a apportés à son environnement.

Un outil simple et intuitif

À travers ces trois axes, l’outil explore la question de la gestion de l’eau dans notre pays, amenée à muter sous l’impact du réchauffement climatique. Une approche cruciale pour comprendre les défis liés à cette ressource essentielle. Chaque module se présente sous la forme de fiches compilées dans une chemise. Au fil des pages, les différentes problématiques sont présentées, puis questionnées à travers des exercices. Cette conception simple en fait une méthode intuitive à utiliser.

Cours d’eau, cours humain

Toutefois, si la forme est simple, le contenu ne l’est pas. Le premier module aborde les catastrophes naturelles liées à l’eau – précipitations intenses et crues comme durant l’été 2021, ou encore sécheresses – , tandis que le deuxième traite du cas de la gestion de l’eau en Valais, un canton particulièrement touché par le réchauffement climatique en raison, entre autre, de la fonte des glaciers. Aujourd’hui, ce troisième chapitre parle de l’aménagement du territoire, qui oppose préservation des cours d’eau et des sols – étroitement liés – aux terrains agricoles ainsi qu’au milieu bâti.

Schéma illustrant les eaux souterraines selon leur abondance en Suisse

Des conflits d’usage surviennent dans les zones de protection d’un captage d’eau potable lorsque des activités agricoles, des bâtiments ou des voies de communication en menacent la qualité. Environ un million de personnes sont tributaires de captages dont les zones de protection sont insuffisantes.

À chaque fois, se pose la question des politiques à mener pour que l’être humain réponde – et remédie – aux changements qu’il a apportés à son environnement. Avec une contextualisation intelligente et des exemples concrets, la complexité de la problématique émerge, tant la relation entre l’eau et l’être humain s’avère interdépendante. Comment garantir la qualité des eaux souterraines, polluées et malmenées tant par l’urbanisation rampante que par l’agriculture intensive? Comment conjuguer rentabilité des cours d’eau et protection de la biodiversité? En somme: comment concilier intérêts économiques, sociétaux et climatiques?

La collection Cours d’eau pose de nombreuses questions. Elle invite ainsi les étudiantes et étudiants à apporter des éléments de réponse à ces thématiques complexes, qui résistent aux solutions toutes faites.

Le saviez-vous?

En Suisse, 20% de l’eau potable est captée dans les lacs et 80% dans les nappes souterraines. La société et l’économie se doivent donc d’assurer une gestion durable de ces ressources.

 

D’ici à 2100, il ne devrait subsister que 20 à 30% du volume actuel des glaciers en Suisse. En conséquence, les débits saisonniers diminueront à la fin de l’été et à la fin de l’automne en raison de la part plus faible d’eau de fonte.

 

En Suisse, le secteur qui utilise le plus d’eau est la production d’électricité. Une goutte d’eau passe en moyenne dix fois à travers une turbine avant de quitter le territoire national. Les centrales hydrauliques produisent près de 55% du courant consommé par les appareils électriques dans le pays, mais seulement 10% de l’énergie utilisée dans les transports, les entreprises et les ménages.

 

Quelque 2500 réseaux d’eau publics fournissent à la population suisse près de 2,2 km³ d’eau potable par an, soit le double du volume du lac de Bienne. L’industrie en consomme un peu moins d’un tiers, le reste étant employé par les ménages, l’agriculture, les services et le tourisme.

 

C’est dans les secteurs de la chimie, de la métallurgie et du papier que les besoins en eau sont les plus importants. Ces industries sont suivies par les installations d’incinération des déchets, qui utilisent de l’eau pour épurer et refroidir les gaz de combustion.

 

La Suisse compte peu de milieux aussi éloignés de leur état naturel que les cours d’eau. Dans les zones urbanisées, environ 80% des cours d’eau ont été rectifiés, déboisés, canalisés ou mis sous terre. Cette proportion avoisine 50% dans les régions agricoles et 10% sur le reste du territoire.

 

La revitalisation (i.e. restauration de la dynamique et des fonctions naturelles d’un écosystème dégradé) d’un cours d’eau et de sa végétation riveraine contribue à sa résilience, notamment en diminuant les risques de crue et d’érosion tant des rives que du fond. D’ici 2091, 4000 km de cours d’eau seront revitalisés en Suisse.

 

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