Terre d’élégance et de raffinement, le Japon fascine les Occidentaux – et à raison! Avec une graphiste mi-japonaise et un responsable éditorial y ayant passé une bonne partie de son enfance, beaucoup de collaborateurs de notre maison d’édition sont proches de cette terre du bout du monde. Alors que les vacances approchent à grand pas, voici une sélection non exhaustive de lieux à (re)découvrir dans ce pays magique, magnifique et déroutant.
1. Tokyo
Bourdonnante et imposante mégapole de 12 millions d’habitants, Tokyo redéfinit nos notions helvétiques d’aménagement de l’espace et d’habitants au kilomètre carré. De Shibuya à Shinjuku, en passant par le célèbre marché aux poissons de Tsukiji, la ville envoûte autant qu’elle perturbe. Nulle part ailleurs peut-on trouver de gigantesques têtes de thon sur les étals, un quartier entièrement dédié à l’art du manga (Akihabara), ou une statue dédiée à un chien (le loyal Hachiko, qui a attendu son maître décédé pendant des années à la gare de Shibuya). Tokyo, c’est une fourmilière aux innombrables enseignes multicolores, de rues gorgées de bruits, de gens, de vie, qui mérite amplement le détour.
2. Nikko
Vantée comme l’une des meilleures excursions depuis Tokyo, Nikko est surtout célèbre pour ses temples à la décoration chatoyante. Néanmoins, la région abrite également un magnifique parc naturel, où les forêts flanquent des lacs de montagne et des cascades vertigineuses. Le randonneur aura peut-être la chance d’apercevoir des daims, des singes ou des renards entre les branches. Outre son intérêt spirituel et naturel, cette région volcanique recèle plusieurs localités connues pour ses onsens (bains chauds), dont certains sont riches d’un soufre qui imprègne l’eau d’une teinte – et d’une odeur! – bien particulière.
3. Kenroku-en
Situé à Kanazawa, dans la préfecture d’Ishikawa, le jardin de Kenroku-en est l’un des plus beaux jardins du Japon, dédié à la nature et à la flânerie. Élevé au rang d’œuvre d’art, ce véritable microcosme mêle pierres, eau et arbres en une version miniature et idéale de la nature. Comble du raffinement, les retraités qui y travaillent ramassent souvent à la pincette les aiguilles tombées des arbres, pour imiter au plus près l’ordre parfait du règne végétal.
4. Kyoto et le pavillon d’or
Non contente d’être l’ancienne capitale et l’une des destinations les plus populaires du Japon, Kyoto possède plusieurs joyaux architecturaux, dont le pavillon d’or de Rokuon-ji, littéralement «le temple du jardin du cerf». À l’origine, l’édifice était une villa, reconvertie en un temple bouddhiste à la mort de son propriétaire. La structure actuelle date de 1955. La façade a été remodelée selon l’original, même si la rumeur veut que la couche d’or qui la recouvre ait été plus modeste avant l’incendie de 1950.
5. Nara
Fondée en 710, Nara, alors baptisée Heijo-kyo (citadelle de la paix), fut la première capitale du Japon pendant septante-quatre ans. Haut lieu du bouddhisme, elle constituait la première étape de la route de la soie. Aujourd’hui, la ville attire son lot de touristes annuels, particulièrement grâce au gigantesque bouddha en bronze de 18 mètres de haut du temple Todai-ji et aux daims qui se baladent dans les parcs en toute liberté. Pour l’équivalent de 1 franc 50, le visiteur pourra acheter des biscuits et se retrouver poursuivi par une procession de quadripèdes. Toutefois, gare à leur virulence: quand ils ont faim, ils n’hésitent pas à mordiller les vestes!
6. Hiroshima
En sortant de la gare d’Hiroshima, difficile d’imaginer que cette ville dynamique a été la cible du premier bombardement atomique de l’histoire. Au bord du fleuve Motoyasu, un édifice garde la mémoire de ce jour de cauchemar: le Dome A, survivant de béton calciné de la bombe larguée juste au-dessus de son armature toujours intacte. De l’autre côté du pont, le parc du Mémorial abrite le musée de la paix, qui raconte la journée étape par étape, ainsi que les témoignages de nombreux survivants, dont les grues en origami de Sadako Sasaki, une petite fille ayant succombé à une leucémie due aux radiations. Avec un seul but, toujours: que le monde n’oublie jamais le 6 août 1945. Au-delà de l’horreur, Hiroshima est aussi un magnifique exemple de résilience face à l’adversité.
7. Miyajima
À quelques kilomètres d’Hiroshima, Miyajima dresse son imposant torii (portique shinto) les pieds dans la mer. Sur cette île, point de maternité ou de cimetière, car il est interdit d’y naître et d’y mourir. Une autre règle, non moins importante, concerne les arbres, que personne n’a le droit d’abattre. La plus célèbre randonnée de l’île consiste à monter sur le Mont Misen pour admirer la vue sur la mer du Japon. Autre particularité locale: déguster les délicieuses huîtres pêchées dans les eaux environnantes, un des seuls fruits de mer que les Japonais mangent… cuit.
8. Yakushima
À quatre heures de ferry de Kagoshima, ville située à l’extrême sud de la péninsule de Kyushu, l’île tropicale de Yakushima tutoie les vagues du Pacifique. Ses forêts abritent les titanesques yaku-sugi, des cèdres millénaires, ainsi que les sols couverts de mousse qui auraient inspiré le célèbre film Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki. Pour les passionnés de marche, le défi consistera à escalader son plus haut sommet, le Mont Miyanoura-Dake (1936 mètres), une randonnée de neuf heures aller et retour. L’effort en vaut amplement la peine, car l’île est aussi connue pour ses onsens en bord de mer. Terminer une journée dans un bassin creusé dans les rochers, avec le bruit des vagues en contrebas et les étoiles au-dessus de la tête, il n’y a que là-bas qu’on peut le vivre!
Bonus
Et, en cadeau, deux films aériens du parc naturel de Nikko et de la plage de Yakushima.
© Jean-Bosco Dinh