À l’occasion de la parution de 90 petits génies des mathématiques, nous vous proposons une sélection de 5 scientifiques d’exception – toutes branches confondues.
1. Isaac Newton
D’origine anglaise, physicien et mathématicien accompli, Isaac Newton a laissé une œuvre monumentale, qui s’étend de la physique à la philosophie en passant par les mathématiques et la théologie. Il est surtout connu comme étant l’inventeur de la «loi de la gravitation universelle», qui énonce que tous les corps s’attirent mutuellement en proportion de leur masse. Elle permit notamment de prédire le mouvement des astres avec une précision inédite. Il faudra attendre le XXe siècle pour que sa théorie soit remise en cause par celle d’Albert Einstein.
En mathématiques, on le connaît comme l’inventeur du calcul intégral – en substance, un calcul fondé sur la somme de très petits éléments –, invention dont Leibniz revendique également la paternité. Une querelle opposera les deux mathématiciens jusqu’à la mort de Leibniz en 1716. Il est maintenant avéré que les deux personnages ont eu cette idée géniale en même temps, sans avoir vent de la découverte de l’autre. Leibniz publia ses résultats six ans avant Newton, mais à l’époque, du fait de la distance géographique, les nouvelles des avancées scientifiques étaient connues bien moins vite qu’aujourd’hui!
2. Archimède
Aux côtés d’autres tels que Thalès, Euclide ou Pythagore, Archimède appartient au groupe des Anciens, ces savants grecs qui ont posé les bases de la méthode et de l’investigation scientifique, alors que les connaissances du monde n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Né à Syracuse en 287 av. J.-C., ce physicien, mathématicien et ingénieur prolifique s’intéresse tant à l’aspect théorique que pratique de ces branches. Alors que sa ville natale subit les attaques de l’envahisseur romain, il invente de nombreuses machines qui permettent de tenir longuement le siège. Lorsque Syracuse tombe enfin, en 212 av. J.-C., Archimède est tué par erreur par un soldat, le général Mercellus ayant ordonné de prendre vivant cet esprit brillant de l’Antiquité.
«Donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le monde!»
Archimède
Outre le fait d’avoir inventé la vis sans fin, la poulie mobile et la roue dentée, Archimède a laissé deux phrases iconiques à la postérité: «Donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le monde!» au sujet de ses travaux sur les leviers, et «Eurêka!» («J’ai trouvé!») lorsqu’il comprit pourquoi un corps plongé dans l’eau pèse moins que dans l’air.
3. Leonhard Euler
Scientifique brillant, fils de pasteur, Euler est né en 1707 à Bâle. Il se tourne d’abord vers des études de théologie, avant de devenir l’élève de Jean Bernoulli, frère de Jakob, autre célèbre mathématicien suisse. Résidant de longue date en Russie, ses travaux éclairés en physique fournissent à la marine russe un avantage sur son homologue suédoise. En effet, grâce à sa nouvelle manière d’équilibrer les bateaux, ses navires sont moins enclins à couler lors des combats navals.
Son sujet prédilection reste néanmoins les mathématiques: titulaire de la chaire de mathématiques de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg et de Berlin, il fait notamment des travaux considérables en géométrie analytique, en théorie des nombres et en calcul différentiel et intégral. À l’instar du poète John Milton, également frappé de cécité à la fin de sa vie, il ne cesse jamais son activité, dictant à son fils ses derniers ouvrages.
«Nous devons persévérer et surtout avoir confiance en nous-mêmes. Nous devons croire que nous sommes doués pour quelque chose et que nous devons l’atteindre»
Marie Curie
4. Marie (et Pierre) Curie
Peut-être la seule femme mondialement connue dans deux disciplines majoritairement représentées par des hommes, Marie Curie s’est distinguée par ses nombreux travaux sur les radiations, en chimie et en physique. Ayant déclaré qu’«il est toujours bon d’épouser son meilleur ami», elle mène ses recherches conjointement avec son mari, Pierre Curie. Les époux travaillent ensemble sur les phénomènes de radiations, travaux qui leur vaudront la médaille Davy et le prix Nobel de physique de 1903 – conjointement avec Henri Becquerel, découvreur de la radioactivité spontanée. Leur collaboration privée et publique prend fin à la mort accidentelle de Pierre, renversé par une voiture à chevaux.
Devenue veuve, Marie Curie n’en poursuit pas moins ses recherches scientifiques. Elle est l’une des rares personnes à avoir reçu deux prix Nobel dans des disciplines scientifiques distinctes. En 1911, le comité lui remet le prix Nobel de chimie pour sa découverte du radium et du polonium. Entourée de scandale à cause d’une prétendue liaison avec un homme marié, ses pairs lui déconseillent d’aller chercher son prix personnellement, mais Marie n’en à cure (le jeu de mots était trop tentant) et écrit dans une lettre à Svante Arrhenius, secrétaire du Comité Nobel: «je ne puis accepter de poser en principe que l’appréciation de la valeur d’un travail scientifique puisse être influencée par des diffamations et des calomnies concernant la vie privée». Décédée à l’âge de 66 ans des suites d’une leucémie probablement causée par ses recherches, l’une de ses phrases célèbres demeure: «La vie n’est facile pour aucun d’entre nous. Mais que dire de qui? Nous devons persévérer et surtout avoir confiance en nous-mêmes. Nous devons croire que nous sommes doués pour quelque chose et que nous devons l’atteindre.»
5. Albert Einstein
Peu de scientifiques peuvent se targuer d’avoir complètement révolutionné leur branche et redéfini notre compréhension du monde. Albert Einstein est de ceux-ci. Archétype du génie, dyslexique, le savant à la célèbre grimace a formulé trois théories majeures alors qu’il travaillait à l’Office fédéral des brevets de Berne: la relativité restreinte (qui explique la relation de corrélation entre l’espace et le temps: en bref, le temps s’écoule plus ou moins vite selon l’espace où l’on se trouve), la relation entre énergie et masse (illustrée par la cultissime formule E=MC2) et ses découvertes en physique atomique, qui prouvent définitivement l’existence de l’atome.
Toutefois, une ombre vient assombrir ce parcours exceptionnel: le temps qu’il a fallu pour tenir compte de l’apport de sa première femme, Mileva Miric, à son travail. Cette brillante jeune femme d’origine serbe, rencontrée sur les bancs de l’École polytechnique de Zurich aurait largement pallié le manque de connaissances mathématiques de son mari. À une époque où la physique était une branche largement réservée aux hommes, les conjoints auraient décidé de publier sous le seul nom d’Einstein, peut-être pour éviter tout risque d’ôter de la crédibilité à ses découvertes.
Du côté des mathématiques:
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Pour aller plus loin
- 90 petits génies des mathématiques, de Jean-Michel Kern